top of page

Écrire pour exister : quand l’écriture devient l’itinéraire d’une vie…

Par Suzie Champagne


Vous est-il déjà arrivé de vous imaginer à quoi ressemblerait votre vie si vous n’aviez aucune possibilité d’écrire sur une feuille de papier les mots qui hantent votre esprit? Vous est-il déjà posé la question suivante : « Comment est-ce que je me sentirais si on me privait d’un stylo, d’un carnet de notes ou de mon ordinateur? » Si vous vous sentez mal rien qu’à l’idée d’y penser, sachez que je vous comprends totalement. Je sais aujourd’hui que l’écriture est pour moi plus qu’une simple passion. En fait, j’ai besoin d’écrire pour exister! L’écriture fait partie intégrante de mon itinéraire de vie… Voilà tout!

Mon histoire remonte à une dizaine d’années. À l’endroit où je travaillais, il y avait un magnifique petit café. Tous les matins, un homme africain et assez corpulent était assis à la même table. Il observait les gens circuler librement dans le corridor et ce qui lui permettait de prendre quelques notes dans un carnet. Gentiment et avec automatisme, je lui souriais et lui disait bonjour sans m’attarder sur la raison pour laquelle il agissait ainsi. Un jour, souffrant d’un épuisement professionnel, je me suis résolue à donner ma démission. C’est alors que, pour la première fois de ma vie, j’ai osé sortir de ma zone de confort afin d’aller discuter avec cet homme. En fait, je me suis assise à sa table en lui disant : « Monsieur, je vous dis adieu. Je viens de donner ma démission et je pars enfin réaliser mes rêves. » Il m’a regardé droit dans les yeux et il m’a répliqué : « Quels sont-ils? » C’est là, que je lui ai verbalisé mon rêve : «Depuis mes 13 ans, je rêve d’écrire un livre. » En silence, il m’a souri avant d’ouvrir son sac pour m’offrir un livre qu’il avait écrit de sa propre plume et qui avait été publié par une maison d’édition reconnue à l’international.

Cet homme était écrivain et je ne le savais pas alors que je le côtoyais tous les matins. C’est assis dans ce petit café qu’il écrivait pour exister! En observant les gens circuler dans le corridor, ils s’inspiraient ce qui lui était bénéfique dans la création de ses personnages.

Devant cette réalité, j’ai versé quelques larmes. C’est alors qu’il m’a demandé mon prénom. Ensuite, il a ajouté spontanément : « Suzie, si tu souhaites devenir une écrivaine, je n’ai qu’un seul conseil à t’offrir. Prends une feuille et un crayon et écris. Tous les matins, prends du temps pour écrire. Un jour, tu auras entre tes mains ton premier livre! »

Bien que je n’avais pas encore bien saisi l’importance de cette phrase dans ma propre vie, j’ai commencé à écrire. Au début, j’écrivais tout ce qui me passait par la tête même si je n’avais pas de fil conducteur entre chacune de mes idées. Les semaines ont passé, les mois et même quelques années. J’ai commencé à écrire pour me sentir vivante et l’écriture est devenue, en quelque sorte, l’itinéraire de ma vie. Je suis un être humain qui a besoin d’écrire pour exister et je n’ai pas besoin d’aller plus loin dans ma réflexion afin de comprendre que c’est bénéfique et nécessaire afin de m’aider à avancer au quotidien.

Il y a un peu plus d’un an, alors que je tenais mon deuxième livre dans mes mains, j’ai repensé à cet homme et j’ai souhaité nos retrouvailles dans le plus profond de mon cœur. J’ai effectué quelques recherches sur internet et les médias sociaux afin de le retrouver dans l’optique de le remercier et lui remettre, en mains propres, le livre que j’avais écrit et publié auprès de ma propre maison d’édition. La seule information que j’ai trouvée le concernant, c’est qu’il est décédé le 16 juillet 2016. Triste et émue à la fois de tout l’enseignement qu’il m’avait transmis par le simple fait de m’avoir donné ce précieux conseil, j’ai décidé de retourner à l’endroit où nous avons eu cette dernière discussion.

10 ans plus tard, assise dans ce petit café et à la même table j’observe circuler librement les gens, comme il l’a si souvent fait de son vivant, mais cette fois-ci avec mes yeux d’auteur. Je suis en état de gratitude parce que je sais que j’ai existé au cours de cette décennie parce qu’un jour j’ai pris la décision d’écrire, grâce en partie à la sagesse de cet homme. Écrire avant tout pour moi-même afin d’être en état de gratitude face à la vie, mais aussi écrire pour inspirer à mon tour mes lecteurs. Tout comme cet homme, un jour mon corps physique ni sera plus, mais je lèguerai en héritage une partie de mes écrits aux générations qui me suivront.

Si vous me lisez en ce moment et que vous vous reconnaissez, je n’ai que deux conseils à vous offrir avec humilité. La première concerne la gratitude, osez dire merci aux gens qui vous entourent dans l’instant présent.

Le deuxième concerne cette fameuse envie d’écrire qui vit à l’intérieur de notre cœur. Peu importe ce que vous ressentiez, écrire par passion, pour libérer votre créativité ou vos émotions face à un lourd passé, être en état de gratitude envers la vie, augmenter votre notoriété en tant qu’entrepreneur ou pour transmettre des connaissances, si vous ressentez que vous avez besoin d’écrire pour exister, prenez une feuille et un crayon et écrivez. Lorsque votre cœur ressent le besoin d’écrire, il faut écrire sans se poser de questions.

Assise dans ce même petit café, j’écris ses quelques lignes en sachant pertinemment qu’au moment où vous lirez ce texte je serai bel et bien vivante dans votre instant présent parce que j’aurai osé écrire tout simplement ce que je ressentais au moment précis où cette histoire à fait frissonner mon cœur à nouveau…

Il est temps de vous laisser et de mettre mes mains sur mon cœur afin de remercier cet homme qui a fait une différence dans ma vie : Pierre Bamboté Makombé merci! Que votre âme repose en paix et merci d’avoir consacré votre vie à l’écriture. Que vos écrits puissent être un bel héritage pour les générations futures et que vos paroles transmises à mon intention puissent être lues afin d’inspirer d’autres personnes qui ont besoin de l’écriture pour exister à se lancer dans l’écriture la tête haute!

Si vous faites partie de ceux-ci, prenez une feuille ainsi qu’un crayon et écrivez. Si vous n’en faites pas partie, mais que vous ressentez dans votre cœur que cet article peut faire une différence dans la vie de quelqu’un de votre entourage, partagez-le ou transmettez-lui ce précieux conseil : « Si tu as besoin d’écrire pour exister, prends une feuille et un crayon et écris… »

Merci, cher lecteur, d’être dans ma vie.

Au plaisir,

Suzie Champagne,

Complices des auteurs.

bottom of page