Jour 3 – À la rencontre de mon essence féminine

Je me réveille habitée par la gratitude pour la journée d’hier… et déjà un petit pincement au cœur : la moitié de cette retraite d’écriture est passée.
Par la fenêtre, le ciel est gris et la pluie fine. Pas grave. Rien ne pourra m’empêcher de vivre une autre journée extraordinaire.

Je m’installe dans la grande salle chaleureuse de la maison du gardien du phare, un thé à la main, prête à me connecter à mon féminin sacré et à l’écriture intuitive de mon prochain roman. Je ne connais pas encore tous les traits de mon personnage principal, mais je sais déjà son nom : Hélène.

Elle est en tournée en Gaspésie. Elle vivra des péripéties qui, je le sens, la transformeront profondément.

Je laisse mon esprit vagabonder. Une conversation me revient, à propos du système de santé et d’éducation. De tous ces professionnels à bout de souffle. De ceux qui s’efforcent encore de « tenir le phare »… et de ceux qui le quittent pour survivre.

C’est dans cet état de réflexion que je sers les pains dorés du matin à mes compagnes. Dans cette maison où je me sens si bien, mon rêve secret d’ouvrir une auberge littéraire s’allume doucement.
Nous déjeunons ensemble autour de la table, comme une vraie famille.
Certaines partent marcher sur le bord du fleuve malgré le ciel chargé.
De mon côté, je m’installe sur la terrasse. Je commence mes pages du matin. Et soudain… une baleine. Mon cœur s’ouvre, mon chakra du cœur s’active. C’est le signe que je suis prête à honorer la femme que je suis.

Après notre rituel d’intention du matin et le tirage de cartes, je pige “La cavalière” : une invitation à monter en selle, à concrétiser mes rêves les plus fous.
Je repense à ce rêve de la nuit dernière, empli de symboles autochtones et de la présence rassurante de mon arrière-grand-mère paternelle.
Comme si elle m’indiquait que le moment est venu : retrouver mes racines, reconnecter à mes dons, et déployer mon âme.

C’est au tour de la plus jeune du groupe d’animer l’atelier du jour : une exploration en profondeur de notre personnage de fiction. Elle est jeune, mais d’une sagesse lumineuse. Elle nous propose un questionnaire structurant, riche et puissant.

Je me mets en posture d’élève, même après toutes mes années d’expérience littéraire.
Je m’installe face à la mer.
Et c’est là, dans cette connexion douce, qu’Hélène prend vie.
Je la ressens dans chaque fibre de mon corps. Elle est éducatrice spécialisée, au bord de l’épuisement. Invitée par ses cousines à passer du temps à la maison du gardien du phare, elle entame un voyage… qui transformera tout.

Sans surprise, mon roman mêlera développement personnel et histoire d’amour.
Et plus j’écris, plus je sens que ce roman est déjà là, quelque part en moi, prêt à émerger.

La journée passe vite. Une énergie circulante nous enveloppe. À tour de rôle, certaines participantes montent à l’étage pour une séance énergétique offerte par une femme de la région. Mon féminin sacré est activé à son plein potentiel.

En soirée, je prépare le feu sacré des femmes phares.
Nous débutons avec un court exercice d’écriture :
libérer une croyance limitante
formuler un vœu puissant

Puis, avec la méditation de la femme phare, nous activons les chakras un à un.
Les intentions s’élèvent, portées par les vibrations du tambour autochtone, par les mantras, les mots qui guérissent.
Je suis guidée, sans effort.
Je demande à une participante de réaliser un rituel de purification avec de la sauge. Et à ce moment-là, je me sens chez moi, pleinement moi. Sans masque.

Je goûte enfin à cette part de moi longtemps retenue : la femme intuitive, spirituelle, guidée.
Je réalise que je peux transmettre à ma façon le féminin sacré, à travers mes mots, mes ateliers, ma voix.

La soirée se termine par un cercle de parole…
Et la pleine lune nous éclaire.
Tout est à sa place.

La nuit, mes pensées tourbillonnent.
Je sens que quelque chose bascule en moi.

Au petit matin, je pige deux cartes : « Monde biblique » et « Chamane ».
Je souris. L’univers me confirme que je suis sur la bonne voie.